Pour une planification régulatrice des conflits d’usage
La conciliation des intérêts sectoriels relevant de l’urbanisme et l’agriculture tient de la gageure. L’ambition idyllique de planifier la ville tout en mettant en valeur les terres agricoles à travers un outil de planification est astreinte aux conflits d’usage et au tiraillement des logiques d’acteurs. Ainsi, ce travail met en évidence la problématique de dissensions entre la planification urbaine et le foncier agricole. L’objet étant de chercher à jalonner des pistes d’objectivation et de rationalisation des processus de planification en vue de réguler lesdits conflits.
Cette réflexion a démontré la corrélation entre les dynamiques multiples et les besoins en sol urbanisable, au niveau de la région de Souss-Massa comme cas d’étude. Dans un contexte territorial mouvant marqué par un processus d’urbanisation croissant et une armature urbaine polymorphe et contraignante, le besoin foncier régional annuel, qui était de l’ordre de 338 Ha durant de la période 2004-2014, serait de 750 ha entre 2014-2030 et de 578 entre 2030-2045, sachant que ce besoin à l’échelle nationale est estimé, actuellement, à 5900 Ha par an. Parallèlement, les documents d’urbanisme au niveau de Souss-Massa présentent des périmètres d’aménagement étendus de 71 000 ha. Les terrains nus destinés à la construction dépassent les besoins quantifiés. Par-delà ces superficies immenses, on assiste à des formes multiples d’empiètement sur les terres agricoles, au foisonnement de l’habitat irrégulier et à la profusion du mitage urbain, à défaut d’efficacité quant aux politiques publiques d’urbanisme, d’habitat et du foncier.
Le recours au benchmark a permis de marquer le contraste entre le dispositif juridique national et des législations étrangères en matière de logiques, principes et normes de planification et préservation des terres agricoles.
Au demeurant, le présent travail se veut une réflexion sur des pistes d’inflexion vers une nouvelle logique de planification urbaine régulatrice, susceptible d’arbitrer et de juguler les conflits d’usage des sols urbains et agricoles. A cet effet, il est suggéré de repenser les termes de référence des documents d’aménagement et d’urbanisme et de procéder autrement à leur élaboration suivant des canevas intelligents.
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